Chimiothérapie en Hospitalisation à Domicile
Chimiothérapie en Hospitalisation à Domicile:
une pratique initiée au Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis
Le traitement du cancer par chimiothérapie peut être réalisé en hospitalisation conventionnelle (le plus souvent lors de séances en hospitalisation de jour HDJ), mais également dans le cadre d’une prise en charge en Hospitalisation à Domicile (HAD).
Depuis novembre 2015, le service d’HAD réalise des chimiothérapies à domicile en collaboration avec le service de Pneumologie pour les patients résidant à La Rochelle et ceux des territoires des antennes de Saint-Martin-de-Ré et de Surgères.
Le Docteur Catherine ANGUILL, chef du Pôle de Neurologie - Oncologie - Pneumologie et responsable du service d’Hospitalisation à Domicile nous présente le projet.
Dr ANGUILL, pourquoi initier cette pratique au Groupe Hospitalier ?
Dr C.A. "Ce projet a vu le jour après plusieurs mois d’écriture de procédures, qui ont nécessité de nombreuses rencontres entre les différents partenaires de soins. Ces procédures et leurs applications permettront de garantir une qualité et une sécurité de soins équivalentes à celles d’une prise en charge en établissement de santé.
A travers la chimiothérapie à domicile, les services de Pneumologie et d’HAD souhaitent améliorer la qualité de vie des usagers malades grâce à une diminution de leurs déplacements, une diminution du risque d’infections nosocomiales et à la possibilité de rester dans le cadre familial beaucoup plus rassurant. Le développement de cette pratique permettant ainsi aux patients de vivre plus « normalement » avec leur maladie, au contact de leurs proches (extrait de la mesure 41 du plan CANCER 1).
Ce projet s’inscrit dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS)."
A quel moment peut-on bénéficier d’une chimiothérapie à domicile ?
Dr C.A."La prescription d’une chimiothérapie est faite par le pneumologue qui suit le patient. La proposition d’une prise en charge en HAD est réalisée par ce même médecin. En cas d’accord du patient, le médecin prescripteur contacte l’équipe de l’HAD.
Pour des raisons de sécurité, la première administration se déroule en Hôpital de Jour (HDJ) afin de repérer toutes réactions particulières au traitement, ce qui permet au pneumologue d’aménager le protocole et le schéma d’administration.
Le patient donne son consentement pour sa prise en charge en HAD.
Si la chimiothérapie à domicile est possible, l’évaluation au domicile du patient est réalisée par l’infirmier de coordination.
A tout moment, le patient peut interrompre les chimiothérapies à son domicile."
Quel est le rôle du médecin traitant ?
Dr C.A."Le médecin traitant voit le patient la veille de la chimiothérapie afin de réaliser un examen clinique pour déceler les contres indications éventuelles, puis il contacte le médecin coordonnateur pour lui transmettre les résultats de son examen. Cela permet de délivrer le OK chimio clinique."
Celui des infirmières libérales ?
Dr C.A."L’administration des chimiothérapies au domicile des patients est assurée par les infirmières libérales. Ces dernières doivent avoir bénéficié d’une formation spécifique, une attestation de formation est remise à l’HAD. La première administration est réalisée avec une infirmière coordinatrice de l’HAD."
Qu’en est-il de l’HAD du Groupe Hospitalier ?
Dr C.A."L’HAD a pour mission de coordonner l’intervention de tous les différents acteurs de soins et d’assurer les conditions de qualité et de sécurité de cette prestation.
« La chimiothérapie en HAD reste encore marginale » par rapport à l'hospitalisation de jour (moins de 1%), souligne un rapport de l’HAS.
Alors que les conditions de qualité et de sécurité de la prise en charge sont réunies, l’HAS a identifié de nombreux freins au développement de cette activité. Ces freins tiennent à la méconnaissance de l'HAD par les prescripteurs, à l'absence d'incitation au transfert des patients vers ce type de prise en charge, mais également à la complexité de l'organisation à mettre en place.
La chimiothérapie en HAD apporte une véritable « valeur ajoutée » au patient fragile en termes de confort et de limitation de la fatigue inutile liée au transport, pour le patient fragile.
Nous avons maintenant un recul de 6 mois sur la prise en charge des patients en chimiothérapie, à la satisfaction des malades et des soignants. Nous comptons bien étendre ce mode de prise en charge aussi bien géographiquement que dans les indications dans le respect des recommandations et du guide de bonnes pratiques édités par la Haute Autorité de Santé."
Groupe Hospitalier
La Rochelle - Ré - Aunis
Rue du docteur Schweitzer
17019 La Rochelle Cedex
05 46 45 50 50